Michelin 12H de Spa 2025 : Un week-end d’endurance sous un ciel (presque) parfait

Direction les Michelin 12H de Spa Francorchamps pour le premier évènement motorsport de la saison et aussi le deuxième  du calendrier des 24H Series. Un championnat faisant la part belle aux GT et a la convivialité.

 

Jeudi, Spa s’est réveillé sous un rideau de pluie. Les sessions de test se sont faites les pieds dans l’eau, les pneus a la limite...

Moi, j’arrivais le lendemain, quand le circuit avait déjà presque totalement changé de visage.

 

Vendredi matin, le ciel est couvert mais le ciel s’est ouvert tout de même à quelques endroits. Le paddock bourdonnait, les mécanos travaillaient déjà à cadence élevée et les GT3 ronronnaient dans les box. Tout était en place.

 

Cette année, j’ai couvert les Michelin 12H de Spa avec mon œil, mon pas, mon rythme.

En captant ce qu’on oublie parfois : le silence avant le départ, la tension dans un regard, le chaos maîtrisé d’un arrêt aux stands.

 

Deux courses. Douze heures. Une Porsche GT3 R Evo 2026 encore camouflée. Des Caterham bondissantes. Des prototypes affûtés. Et un public venu de loin pour vibrer.

 

Voici ce que j’ai vu.
Voici ce que je vous ramène.

Piste détrempée pour la porsche 911  GT3 CUP - Michelin 12H de Spa 2025.
Camion du team Mühlner Motorsport sous le soleil - Michelin 12h de Spa 2025
Face avant d'une Caterham 310R au ras du sol sous le soleil -  Michelin 12h de Spa 2025.

Le calme avant le show.

 

La grille, c’est un monde à part. Un entre-deux fragile. Trop tard pour revenir en arrière, trop tôt pour tout lâcher.

Les moteurs sont encore éteints, mais les visages parlent déjà. Un pilote adossé au mur, un autre debout, casque en main, le regard à l’horizon.

 

Les mécanos font les derniers ajustements, les consignes passent à voix basse. On se tape dans la main, on se fait un signe. Pas besoin de mots.

Autour, le public est partout, les enfants montrent les pilotes avec leurs carnets, les fans prennent leurs photos. On est encore plus proches, encore plus connectés.

 

La tension monte. Mais elle ne fait pas de bruit.

C’est ce que j’aime photographier. Ces secondes avant l'instant. Ces visages avant les visières. Cette humanité qui se lit plus qu'elle ne s'entend, juste avant d’entrer dans la bataille.

Preparation pour le pilote de Hofor Racing avant le départ -  Michelin 12H de Spa 2025.
Portrait de pilote en noir et blanc, concentration et contrastes - Michelin 12h de Spa 2025.
Pilote effectuant les dernieres verifications - Michelin 12h de Spa 2025.
Portrait de pilote en noir et blanc lors de la grid walk - Michelin 12h de Spa 2025.
Enfant ayant recu des autographes pilotes lors de la grid walk - Michelin 12h de Spa 2025.
Portrait de pilote en noir et blanc adossé a un mur avant le départ - Michelin 12h de Spa 2025.

Samedi : 5 heures pour tout donner.

 

Quand le feu passe au vert, tout change. Le calme, les sourires, la tension… tout s’évapore dans un même rugissement.

Les concurrents s’élancent affamées. Spa devient soudain bruyant, rapide, vivant.

Et moi, appareil à la main, je pars à la chasse. Pas à la voiture la plus rapide, mais à celle qui transmet. Celle qui traverse la lumière, qui frôle le vibreur, qui raconte la vitesse à l’image.

 

Le samedi, c’était cinq heures de course. Intenses. Compactes. Réactives. Pas le temps de s’économiser, ni pour les pilotes, ni pour moi. J’ai bougé, beaucoup. Rivage, Pouhon, Fagnes, Raidillon… chaque virage est une scène. Une chorégraphie mécanique où les trajectoires se serrent, se croisent, s’effacent.

Quelques incidents, de beaux duels, des filés tendus et cette lumière qui vient caresser les carrosseries comme un spot de scène.

 

La journée s’est terminée dans un mélange d’essence, de poussière, et de visages marqués.

Et dans ma carte mémoire, déjà des kilomètres d’histoires à trier.

Gros freinage pour la Porsche GT3 CUP du team RPM Racing - Michelin 12h de Spa 2025.
Aston Martin Vantage GT3 Fonçant vers le virage de l'eau rouge - Michelin 12h de Spa 2025.
Ferrari 296 GT3 Team ERA Motorsport - Michelin 12h de Spa 2025.

Dimanche : 7 heures pour tout finir.

 

Dimanche, le ciel est toujours bleu, mais les visages ont changé. Les pas sont plus lents, les gestes plus automatiques. Tout le monde est encore là, mais plus personne n’est vraiment frais.

Sept heures de course, cette fois. Plus longues. Plus stratégiques. L’endurance reprend ses droits. On pense relais, carburant, pneus. Moi, je pense timing, lumière, position... météo, je suis a Spa après tout, rien n'est jamais figé dans le ciel ici.

 

Je retourne sur mes spots préférés, je test des compositions. Je cherche des histoires.
Une voiture qui remonte, une qui s’écroule. Une crevaison qui change tout. Un contact évité de peu. Et toujours ce moment suspendu, quand une Porsche semble pouvoir en pousser une autre hors trajectoire.

 

Ce dimanche, je shoote différemment. Plus patient. Plus sélectif. Je vise moins, mais je vise mieux. Je laisse respirer mes cadrages. Et parfois, j'oublie pourquoi je suis là a cet endroit, a cet instant, quand j'admire un dépassement hors du viseur de l'appareil.

La ligne d’arrivée approche, mais personne ne relâche. Et moi non plus.
Parce qu’à Spa, rien n’est vraiment joué avant le drapeau à damier.

Ciel couvert sur le circuit de Spa francorchamps - Michelin 12h de Spa 2025.
Pneu éclaté pour la Mercedes AMGT GT3 du team Redant Racing - Michelin 12h de Spa 2025.
Pit Stop pour la Porsche 911  GT3  R du team Ziggo Tempesta Motorsport - Michelin 12h de Spa 2025.
Aston Martin Vantage GT3 du team E2P Racing remontant le trafic - Michelin 12h de Spa 2025.

L’attraction camouflée : Porsche GT3 R EVO 2026.

 

Elle ne joue pas le classement. Et pourtant, tous les regards étaient sur elle.

Sous son camouflage, la future Porsche GT3 R EVO 2026 fait sa première apparition publique. Engagée par le team Herbert Motorsport pour le compte de Porsche, en test ici, elle roule dans une catégorie à part, la SP4, car elle n’est pas encore homologuée. Mais ça ne l’empêche pas de se bagarrer comme les autres… ou mieux.

 

À chaque sortie, les objectifs se braquent. Elle intrigue, elle impressionne, elle glisse parfois dans le trafic comme un fantôme au milieu des autres GT.

Pour moi, c’était un terrain de jeu visuel particulier. Pas de livrée officielle, juste un camouflage qui laissait deviner des lignes familières.

 

Cette GT3 R EVO 2026 n’est pas une révolution, mais une évolution. Une mise à jour d’un modèle déjà victorieux, affinée, repensée, prête à remonter sur le ring.

Alors j’ai essayé de capter cette nuance : ce qu’elle représente plus que ce qu’elle dévoile. Une silhouette connue, mais revisitée. Un équilibre à trouver entre l’hommage et le futur.

Porsche 911 GT3 R EVO 2026 en noir et blanc derrier une visseuse - Michelin 12h de Spa 2025.
Porsche 911 GT3 R EVO 2026 vue arriere Grid Walk - Michelin 12h de Spa 2025.
Porsche 911 GT3 R EVO 2026 filé noir et blanc - Michelin 12h de Spa 2025.
Porsche 911 GT3 R EVO 2026 dépassant le trafic - Michelin 12h de Spa 2025.

Ajith Kumar, l’invité qui venait d’ailleurs.

 

Il ne visait pas la victoire. Il n’était pas la tête d’affiche de l’épreuve.
Et pourtant, on n’a vu que lui.

 

Ajith Kumar. Acteur indien. Pilote passionné. Figure culte dans son pays.
Sa participation aux 12H de Spa n’a pas fait la une en Europe, mais dans les paddocks des dizaines de fans indiens avaient fait le déplacement, parfois de très loin. Et tous n’avaient qu’un but : le rencontrer !

C’était inattendu. Touchant. Presque irréel.
Une autre dimension du sport auto, où l’émotion dépasse la performance.

 

Dans un week-end de courses, de chronos, de stratégie… Ajith Kumar a apporté autre chose.
Une chaleur humaine. Une histoire parallèle. Un espoir pour le sport automobile en Inde.

Fan indien de Ajith Kumar au circuit de Spa-Francorchamps avec pancarte - Michelin 12h de Spa 2025.

À côté des 24H Series : 7 Racing & Prototype Cup Germany, un week-end vraiment complet.

 

Pendant que les participants des 24H Series captaient l’attention générale, deux autres championnats complétaient parfaitement le tableau. Le 7Racing, avec ses Caterham 420R & 310R nerveuses et imprévisibles, a assuré le spectacle. Du contact, des écarts minimes, du pilotage, du pur plaisir.

 

En parallèle, le Prototype Cup Germany tout autre chose. Des protos agiles, précis, très techniques… un contraste total avec les GT, mais tout aussi exigeant malgré les 8 participants.

 

Deux approches, deux styles. Et une vraie richesse pour ceux qui, comme moi, aiment quand un week-end ne se résume pas à une seule catégorie.

Une Caterham dans le box, prête à prendre la piste - Michelin 12H de Spa 2025.
Caterham en piste - Michelin 12H de Spa 2025.
Tole froissée lors d'une course de caterham - Michelin 12H de Spa 2025.
Prototype du Prototype Cup Garmany - Michelin 12h de Spa 2025.

Conclusion – Un week-end comme je les aime.

 

Trois jours sur le terrain, entre paddock, piste et graviers.
Des kilomètres à pied, pas mal de doutes, beaucoup de déclics.

 

Les 12H de Spa, c’est pas seulement un programme chargé. C’est une atmosphère. Des gens concentrés, d’autres détendus, certains tendus. Des GT à toute vitesse et des silences qui en disent parfois long.

Je suis venu pour capter tout ça. Pour chercher ce qui se joue entre les temps forts, dans les gestes, les détails, la lumière qui change.

 

Et je repars avec un peu de fatigue, oui. Mais surtout avec cette sensation familière : celle de revenir d’un endroit qui m’inspire.

SpeedLight continue de se construire, reportage après reportage.
Et ce genre de week-end, c’est exactement ce qui me donne envie d’aller plus loin, de voir plus, de voir mieux !

Pistolet pneumatique dans les stands - Michelin 12h de Spa 2025.